Après une nuit cachés au milieu des bois et un petit déjeuner chaud, pressés de quitter cette zone où le stop était très compliqué la veille, nous plions bagage et marchons le long des villages tziganes, à cinq kilomètres de la frontière hongroise.

Quelques phrases entendues ces derniers jours auprès des conducteurs : « J’aimerai beaucoup aller à Paris un jour voir la tour Eiffel…mais c’est impossible, c’est trop dangereux avec le terrorisme ».

« – Nous sommes Français » !

« – Français ? Oh, la France est détruite par les migrants »

« – Nous sommes Français » !

« – Français ? Oh…c’est triste que la France ne soit plus du tout un pays sécurisé, vous avez tout le temps des attaques terroristes.

Les médias étrangers se font un plaisir de véhiculer ces peurs…

Un fermier nous fait signe de la main en nous voyant sortir de la forêt, nous invitant à le rejoindre. Il s’exprime en Slovaque et nous comprenons qu’il nous demande d’où nous venons. Nous avons pris l’habitude de dire que nous sommes de Paris, vivant à 60 kilomètres de cette ville, cela permet aux étrangers de situer rapidement dans quelle partie de la France nous vivons.

Il nous propose de continuer notre chemin en passant par sa propriété, nous ouvrant ses portes et nous expliquant que c’est un raccourci pour rejoindre la route principale en direction de la Hongrie.

Nous traversons sa ferme et rejoignons la zone de « non-stop. »

Avec l’expérience et les 3500 kilomètres que nous avons parcourus à l’aide de nos pouces, nous avons développé cet instinct nous permettant de juger si une route est « stoppable » ou non. Ici, dans cette forêt, entouré de villages tziganes, le jour d’avant a su nous faire comprendre que nous nous trouvions dans ce que j’appelle une zone de « non-stop ». A raison d’une voiture toutes les 15 minutes, la promiscuité avec les villages tziganes, le fait que la route de forêt soit très sombre, qu’elle ne dispose d’aucun ralentisseur, collée à une frontière…cette route cumule à elle seule toutes les conditions néfastes pour la pratique de l’autostop. C’est pourquoi la veille, il nous fut impossible d’arrêter une seule voiture en plus de 3 heures, préférant marcher sur une dizaine de kilomètres.

Nous levons nos pouces dans cette fameuse zone de non-stop, et c’est avec stupeur que la première voiture s’arrête, le conducteur étant Hongrois et parlant parfaitement anglais, il nous indique se rendre à Budapest, c’est parfait, nous embarquons pour nous rendre dans la capitale Hongroise !

Après 1 heure de route et de discussions, notre conducteur nous invite à prendre une douche et un petit déjeuner dans son bureau, chose que nous refusons poliment, ne voulant pas le déranger dans son travail et ayant comme objectif de visiter Budapest pendant la journée.

Il nous dépose dans la capitale dans laquelle nous prenons du bon temps à nous promener et à tester notre première spécialité hongroise : le lángos, une sorte de pain en forme de galette, cuit dans l’huile sur lequel sont étalés du fromage, de la crème et quelques autres ingrédients au choix.

Le Lángos, fast food local

Budapest est une ville immense, son parlement, ses basiliques et ses rues sont tout simplement grandioses, tant sur le plan architectural que par leur taille. On se sent fourmi !

Nous passerons la journée à parcourir de nombreux kilomètres dans la capitale avant d’être hébergés le soir avec la ferme intention de nous enfoncer le lendemain dans les campagnes hongroises !

8 heures du matin, nous sommes impatients. Nous avons entendu parler d’un certain Lac Balaton un peu plus au sud. Ça tombe bien, ce n’est pas très loin et c’est sur la route qui mène à notre prochaine ferme ! Nous nous rendons à la sortie de Budapest pour commencer le stop, et c’est un véritable calvaire une fois de plus pour trouver une voiture. Les sorties des Capitales sont de véritables points noirs pour les autostoppeurs : les gens sont pressés et ne s’arrêtent pas ! Quelques heures d’attentes seront nécessaires pour qu’une voiture daigne s’arrêter et nous sorte de ce capharnaüm urbain pour nous déposer dans la campagne hongroise.

Comme à notre habitude, nous ne prenons plus les autoroutes, préférant voir les paysages et avancer à notre rythme tout  en pouvant planter notre tente facilement.

Nous arrivons à Siófok, plus grande ville entourant le lac Balaton.

Le lac Balaton…une histoire d’amour. À peine arrivés dans cette ville, je sens déjà l’odeur de l’eau portée par le vent jusqu’à mes narines…nous avançons et découvrons ce spectacle qui me laisse sans voix.

Une claque dans la figure dès notre arrivée. Le grand Balaton.
Le lac s’endort…

Ce lac est un prodige de la nature. Long de 78 km pour une largeur variant de 1,5 km à 15 km, ce lac est alimenté par une trentaine de petites sources et de cours d’eau. Il est réputé avoir une eau très saine, et c’est ainsi que sans réfléchir, je me déshabille pour sauter dedans, comme happé par ce réservoir naturel aux couleurs turquoises.

Les catamarans ne semblent guère se soucier du temps qui passe…

L’eau est à 10 degrés en ce mois d’avril, mais qu’importe, avec du mouvement, j’oublie vite mes tremblements pour laisser place à ce pur moment de plaisir. Sehriban quant à elle, plus frileuse, trempera timidement l’eau jusqu’aux cuisses, préférant ne pas tomber malade pendant le voyage. Choix avisé !

Revigorés de cette frigide baignade, nous nous habillons pour rejoindre notre hôte Porga, dans son luxueux appartement en bord de lac.

Porga travaille en tant que responsable qualité dans l’automobile. Il gagne très bien sa vie, ce qui lui permet de louer à l’année cet appartement saisonnier.

Nous accrochons rapidement et prenons beaucoup de plaisir à passer la soirée avec lui. Il nous invitera à manger un Gyros, sorte de kebab composé d’ingrédients locaux, viande y comprise, un délice ! Il nous fera visiter toute la ville, véritable ville fantôme en raison de son aspect touristique, vide hors saison.

Oui, ceci est un Gyros pour…une personne !

Nous restons une journée supplémentaire à nous promener partout le long du lac, avant de repartir le lendemain matin en direction de Kaposhomok, petit village situé à 70 kilomètres de Siófok. Nous laissons notre carton avec l’indication BALATON à notre hôte, ayant pris l’habitude de les laisser chez les gens qui nous accueillent, souvenir de notre passage.

Décidés à rejoindre la ferme, nous levons nos pouces et parcourons les routes jusqu’à ce que nous soyons déposés dans une zone de non-stop, une voiture passant par heure. Il est 18h00 et nous savons que c’est trop tard, à partir de 17h00, nous avons remarqué que les conducteurs étaient moins enclins à faire monter dans leur voiture, la nuit étant sur le point de tomber.

Nous marchons en direction d’une forêt quand une voiture s’arrête devant nous. Un homme paré d’un chapeau et d’une chemise canadienne à carreau rouge descend et nous fait signe d’approcher. Il nous présente son badge : une véritable étoile de Shérif. On se croirait au Far West.

Ne parlant pas un mot d’anglais, il nous indique avec des signes que nous n’avons pas le droit de poser notre tente ici. Tant pis, nous partirons un peu plus loin pour poser notre tente. Je continue de lui indiquer que nous ne pouvons plus avancer, qu’il faut que l’on dorme ici. Il refuse catégoriquement et me remontre sa plaque.

« – Police, Police, Train, Train »

Je me mets parler en langage des signes :

« – You police, OK. Nous voyageurs. France. Nous auto-stop et pied, pas train. Nous aller Kaposhomok. »

Il réfléchit et nous demande de monter dans la voiture. Va-t-on passer une nuit en cellule ? Il range son énorme fusil à sanglier dans son coffre et démarre sa voiture. Il nous regarde, gros sourire, et nous parvenons à comprendre qu’il accepte de nous déposer à destination.

Génial ! Deuxième fois que la police nous fait avancer !

Nous arrivons 20 minutes plus tard dans le petit village de Kaposhomok où nous attend Cara, vivant seule avec ses deux enfants Carry et Monay.

Cette ferme est clairement pour moi celle où j’aurai pris le plus de plaisir à travailler depuis le début de notre voyage. J’ai l’impression de me retrouver dans un de mes jardins en France. Cara pratique la permaculture et son terrain est une véritable jungle attenante à une forêt. Une jungle ayant besoin d’un bon petit coup de main. Cara est très occupée par un de ses projets : Le Salubrious Project.

Son gagne-pain consiste à récupérer des antiquités, canapés et divers objets que les gens jettent devant chez eux, pour les restaurer et les revendre sur internet. Elle est incroyablement efficace dans son travail, ce qui lui permet de vivre convenablement des ventes qu’elle organise. D’autant que nous arrivons pile à la bonne periode : Une fois par an en Hongrie, les habitants peuvent jeter devant chez eux absolument TOUT ce qu’ils veulent, sans limite, le paradis pour Cara.

Voici à quoi ressemble la voiture de quelqu’un qui ramasse tout ce qu’il trouve !

Nous sommes accueillis dans cette ferme par ses chats très avenants qui se jettent à nos pieds tels des paillassons, réclamant caresses et câlins. Cara nous fait visiter son petit coin de paradis et nous montre notre petite chambre privée où nous passerons les deux prochaines semaines avec comme mission de développer l’activité de son jardin pour les beaux jours.

Les chats…omniprésents chez Cara

Le climat est vraiment spécial, ici, il fait très chaud. Nous frôlons les 30 degrés, alors que deux semaines auparavant, Cara nous affirme avoir eu 15 cm de neige. Le printemps est vraiment là et tout est en fleur.

Dès les premiers jours, le travail est conséquent ! Préparation des lits de culture pour pomme de terre, transplantation de tomates, désherbage de masse et paillage, tonte de l’hectare entier, création de nouveaux lits de culture, récolte de plantes médicinales, tressage de l’osier, plantation de nombreuses graines, nous sommes vraiment contents de pouvoir développer et relancer toute une activité en permaculture, d’autant que nous avons le champ libre, Cara nous faisant une confiance aveugle.

Chilling, working, la vie !

Nous cuisinerons de nombreux plats français et turc pendant ce séjour, utilisant essentiellement des produits locaux et du jardin.

Cuisine à l’ancienne, dans les fermes, on s’adapte !

Nous rencontrons ses amis Trish et Jason, tous deux Anglais venus s’installer en Hongrie, des personnes au grand cœur ayant décidé d’acheter leur maison dans la forêt. Ils iront même jusqu’à nous inviter avec Sehriban pour un barbecue chez eux, à 30 minutes de chez Cara, sans oublier l’éternelle Pálinka, eau de vie à double distillation, difficile d’y échapper en Hongrie ! À la poire (körte) ou à la cerise (cseresznye) et bien d’autres encore, il y en a pour tous les goûts !

La Pálinka, encore et toujours…egészségedre !

Chaque jour, nous marchons à deux dans les forêts voisines pour aller chercher notre nourriture, salades sauvages, ail des ours, oignons sauvages, orties, etc. habitudes que nous avons prises pendant notre voyage, et même avant le départ.

Cueillette sauvage chaque jour !

Le premier Week-end, nous décidons avec Sehriban de nous rendre à Kaposvar, petite ville située à 20 minutes en stop avec un objectif bien cerné : celui de nous octroyer le petit plaisir de manger dans un restaurant.

C’était sans prendre en compte la malchance que l’on a avec les restaurants. Dans le précédent article, nous voulions nous offrir notre premier restaurant en couple, et j’avais perdu la carte sur le trajet, nous empêchant d’y manger.

Cette fois-ci c’est encore pire : nous arrivons dans le restaurant de Kaposvar, commandons une pizza et une salade, c’est une catastrophe. La pâte est très mal cuite, les ingrédients mal mélangés, ce n’est vraiment pas fameux, en dépit du fait que le restaurant a plutôt très bonne mine et que tout semble très propre et professionnel.

L’objet du délit : La perfide mais jolie salade empoisonnée

Pas plus tard que 15 minutes après le repas, Sehriban est prise de fièvre et se met à transpirer et avoir très mal au ventre. Je la vois pâlir et elle n’arrive plus à marcher, à besoin de s’asseoir toutes les deux minutes, essoufflée. Vomissements après vomissements, notre verdict personnel tombe assez rapidement : Intoxication alimentaire. Salade mal lavée ? Pizza avariée ? Quoi qu’il en soit, quelque chose n’a pas tourné rond.

Nous parvenons à rentrer en stop à Kaposhomok, et heureusement pour nous, un peu de medecine naturelle permet d’éradiquer le mal de Sehriban en 12 heures, à base d’électrolyte et de plantes.

Nous prévoyons un restaurant pour fêter nos 11 ans de couple et nos 1 an de mariage le 20 mai dans un peu moins de 10 jours à l’heure où j’écris cet article…espérons que cette fois-ci, ce sera la bonne !

Pendant la semaine, nous retournerons au lac Balaton avec Trish, Jason, Cara et ses enfants pour nous baigner dans une eau bien plus chaude que la première fois : 20 degrés ! Je découvrirai ainsi la spécialité du lac : la perche panée, non sans me rappeler la carpe panée de République tchèque !

Nous sommes espionnés pendant que nous travaillons !

Si vous suivez nos articles, vous savez à quel point je suis friand de couteaux. Non pas pour coincer le percepteur, mais bel et bien pour le bushcraft (art de vivre dans les bois et confectionner divers objets avec des matériaux naturels).

Quel plaisir d’avoir pu croiser le chemin d’un forgeron hongrois réputé à Kaposvar…Après quelques jours de travail, me voici avec une magnifique lame de bushcraft et son fourreau, tous deux faits main et sur mesure avec en prime mes initiales gravées dessus.

Un bijou dont je vais prendre très soin

Nous continuons le travail dans la ferme, les randonnées l’après-midi, mais nous nous amusons aussi…et pendant un tour du monde, il y a mille et une façons de s’amuser. L’une d’entre elles est le Geocaching, qui consiste à utiliser le GPS pour rechercher ou dissimuler des « géocaches », dans divers endroits à travers le monde. Une géocache typique est constituée d’un petit contenant étanche comprenant un registre des visites et un ou plusieurs « trésors ». Il y a plus de 3 millions d’entre elles sur le globe et nous adorons participer à ces petites chasses quand nous randonnons !

Un peu de Géocaching !

Les semaines passent et le jardin s’est bien développé, à présent il y a de la nourriture partout, et de nouvelles pousses, c’est un véritable jardin d’abondance qui se prépare, et le travail dans la ferme commence à ralentir, traduisant l’efficacité des deux semaines, nous sentons le besoin de continuer notre voyage.

Arbres tressés en forme d’arche, un de nos nombreux travaux
La vie aux jardins s’éveille !
Un mot : Paisible.

Apercevant une balance dans sa salle de bain pour la première fois depuis notre départ, l’idée de me peser me vient. En boxer, je monte dessus…90 kg ! Lors de notre départ de Compiègne, je pesais 105 kg… ça fait maigrir d’avaler de nombreux kilomètres à pieds tous les jours !

La veille de notre départ, Cara vient me trouver en trombe, il y a un problème : la chèvre n’arrive pas à mettre bas.

Je me rends dans l’étable et trouve la chèvre fatiguée, allongée au sol, béguetant autant que possible pour montrer sa douleur. Une patte sort de sa vulve et le petit semble bloqué. Problème…la patte du petit est glacée…Mauvais signe.

Après 10 minutes à tenter d’extraire le petit, je confirme tristement à Cara…le petit est mort-né.

La chèvre reprend ses contractions, fatiguée, et je l’aide à sortir le deuxième…mort-né également. Malheureusement, ils sont nés bien trop tôt, pas totalement formés.

La nature faisant bien les choses, dans toute situation compliquée, nous pouvons trouver des choses positives. La mort des deux petits assure 8 mois de lait de chèvre à Cara, et le chien, alimenté essentiellement de viande, peut manger les deux chevreaux mort-nés. Le cycle de la nature reprend son cours dans la petite ferme hongroise.

Deux créations que nous laisserons en souvenir dans cette ferme

Le lendemain matin, nous préparons nos affaires dans l’idée de nous rendre à l’ouest du lac Balaton, dans la ville de Heviz, où se trouve la plus grande source thermale du monde.

Cara nous conseille et nous indique un endroit où l’on peut se rendre dans la source thermale sans payer l’exorbitante somme de 30 euros pour la journée, gratuitement, et connu uniquement des locaux.

Nous partons du Salubrious Project avec émotions, et je décide d’offrir ma guitare à Trish, ayant dans l’idée depuis quelque temps d’abandonner ma guitare qui me fait atteindre un poids total de 22 kg de sac à dos. Nous parvenons à trouver des guitares partout où nous allons, il nous sera donc toujours aisé de continuer de partager de la musique avec nos hôtes.

Au revoir, petites canailles !

Après une petite heure de stop, nous sommes déposés à 40 kilomètres de Heviz, dans un petit village au nom imprononçable. Nous levons nos pouces, quand trois jeunes, la vingtaine nous font comprendre qu’ils voudraient nous conduire dans la prochaine ville où ils doivent également se rendre avec la voiture de leur père.

Sacrifiant sa place dans la voiture pleine de leur père, un des trois jeunes prendra le bus, nous laissant aller avec ses deux amis vers le prochain village. La gentillesse de la jeunesse hongroise !

Nous arrivons vers 13h00 à Heviz, et nous rendons dans l’endroit secret dont Cara m’a gentiment envoyé la géolocalisation. 15 minutes de marches plus tard, ça y est, nous y sommes, le canal du Lac Heviz, magnifique, un bon moyen de se détendre pour fêter notre 4000ème kilomètre en stop !

Pour vous en dire un peu plus sur cet incroyable endroit :

Le lac Héviz résulte d’une activité volcanique datant de plus de 20 000 ans. Avec une superficie de 4,50 hectares, ce plan d’eau est le plus grand lac d’eau thermale naturel du monde, possédant de nombreuses propriétés médicinales. Effectivement ses vertus curatives étaient déjà connues il y a 2 000 ans et les Romains les exploitaient comme en attestent les différents vestiges découverts autour du lac.

« Chaude eau » telle est la traduction littérale de « hé viz » et c’est bien la première caractéristique frappante de ce lac aux eaux vert émeraude légèrement sulfureuses. En effet, la température de l’eau baisse à seulement 24° durant les hivers les plus rigoureux pour atteindre 33°à 38 degrés en été. En son centre, il atteint une profondeur de 38 mètres et contient 100 000 m3 d’eau thermale qui émerge à raison de 410 litres par seconde. Toutes les 28 heures, l’eau du lac est ainsi entièrement renouvelée et un système de trop-plein évacue son surplus vers le lac Balaton. Cette source qui s’ouvre au fond du lac provient d’une nappe d’eau réchauffée à 1000 mètres de profondeur grâce à l’énergie géothermique après avoir traversé par ruissellement les terrains karstiques des monts Bakony proches du lac.

En entrant en contact avec la tourbe qui tapisse le fond du lac, cette eau forme une fine couche de boue contenant des substances carbonatées, sulfureuses et radioactives favorables à la santé. Lors du bain, ces ingrédients adoucissent la peau et soignent les douleurs rhumatismales, les inflammations articulaires et l’ostéoporose. En surface, les gaz sulfureux et le radon sont bénéfiques pour l’appareil respiratoire. La pression de l’eau stimule la circulation et sa température élevée offre une relaxation des plus parfaites.

Source thermale de Heviz

Nous plantons notre tente le soir juste à côté de ce paradis, avec l’intention de nous ressourcer également au réveil.

Nous sommes détendus à un point inimaginable. Nous mangeons un petit repas chaud à la lumière de notre rocket-stove portable et prenons plaisir à nous détendre dans cette eau si chaude le matin.

Les réveils dans la tente sous un soleil éclatant, un plaisir indescriptible.

Quelques géocaches sur la route, nous traversons à travers les forêts pour rejoindre la route et avons l’idée d’aller dire bonjour à notre ami Porga au lac Balaton, heureux de pouvoir nous accueillir une dernière fois avant notre départ en direction de la Roumanie. Nous passons une agréable soirée en sa présence et fermons les yeux pour la dernière fois vers ce lac que nous ne reverrons pas avant longtemps : Adieu Balaton !

Adieu, Balaton !

Au petit matin, nous partons en direction de la Roumanie. Pour ceux qui se demandent encore pourquoi on a choisi de faire un tour du monde en stop, voici un bon exemple du genre d’imprévu que nous vivons au quotidien !

Après une heure d’attente sur un bord de campagne profonde, à 300km de la frontière roumaine que nous souhaitions rejoindre, un homme s’arrête et nous invite à monter. Il nous annonce devoir parcourir les 300 kilomètres également, génial !

Il nous invite à visiter sa ville, Szeged, ville voisine de la frontière roumaine et Serbe. Pendant le trajet, nous échangeons avec Google traduction, le conducteur ne parlant pas un seul mot d’anglais. Nous partageons des anecdotes, notre voyage, notre vie, et il fait de même. Il nous confie être chef cuisinier et avoir son restaurant à Szeged, et nous invite à venir manger dans son magnifique restaurant le soir, des spécialités typiques de cette ville. Un repas des plus généreux, notre hôte n’accepte même pas qu’on lui dise « Merci », indiquant que si l’on le remercie, cela veut dire que ça ne vient pas du fond de son cœur, que son amour attend une compensation. Le partage à l’état pur.

Il nous invite à revenir manger gratuitement dans son restaurant tous les jours de la semaine si on le souhaite, chose que nous ne ferons bien évidemment pas, honteux d’abuser d’une hospitalité si généreuse.

Csongrádi töltött sertésrolád

Nous logeons le soir chez Ergün, un turc rencontré via Couchsurfing, qui nous invitera à boire une bière dans un bar très animé.

Pendant notre discussion, j’aperçois une jeune femme avec une guitare à côté d’elle, attablée avec une vingtaine d’amis. Je me lève et vais à leur rencontre, leur proposant de leur jouer une chanson, chose qu’ils acceptent avec beaucoup d’enthousiasme. Sehriban et Ergün me rejoignent, et nous commençons à jouer et chanter avec Sehriban, c’est la folie, les étudiants applaudissent et hurlent d’en chanter une autre. Nous nous exécutons et sommes invités à leur table, où nous passons une superbe soirée à discuter et boire avec eux.

Ce soir nous ne dormons pas seulement l’estomac plein, mais également le cœur rempli de l’amour et de la confiance des âmes que nous croisons !

C’est le petit matin, et la frontière roumaine n’est plus qu’à une soixantaine de kilomètres, nous entamons le stop de bonne heure et rejoignons facilement la Roumanie sous une pluie torrentielle, après quelques longs contrôles des policiers, étonnés de voir deux Français traverser la frontière à pied. Bonjour à toi, Roumanie !

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16 Comments

  1. Hervé GROOS Reply

    Bravo! On vit bien avec vous en parcourant ce texte.

  2. Super récit.
    C’est triste de voir ce que les médias véhicule comme info. On a le même problème chez nous. Quand je dis que je pars à Istanbul ou en Russie, les gens s’inquiètent à tort. Enfin, c’est comme ça.
    En tout cas, super voyage que je suis avec intérêt. Have a good trip

  3. At the beginning, I was still puzzled. Since I read your article, I have been very impressed. It has provided a lot of innovative ideas for my thesis related to gate.io. Thank u. But I still have some doubts, can you help me? Thanks.

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