Après notre traversée du Delta du Danube en Kayak, nous décidons de chercher un petit hostel dans la capitale. Ces 120 kilomètres auront mis à rude épreuve nos bras et nos épaules ! Nous aimons nous reposer quelques jours après des efforts prolongés avant de reprendre la route, pour repartir dans de bonnes conditions et continuer notre voyage.
Nous reprenons la route et stoppons une camionnette à la sortie de Tulcea. L’homme nous indique se rendre à Bucarest, la capitale roumaine. Parfait. Nous parcourons 300 kilomètres à bord de son camion et rejoignons la capitale après quelques heures de voiture.
La ville n’a rien de bien passionnant, nous prenons cependant du plaisir à parcourir le quartier piéton de la ville. Petite surprise imprévue : nous sommes contactés sur nos réseaux sociaux par Vanessa, suivant notre projet. Elle se trouve en ce moment à Bucarest et nous propose de nous retrouver plus tard. Nous la rejoignons le lendemain dans la rue piétonne, elle nous invite à manger au restaurant et nous passons un très agréable moment de détente avant de lever de nouveau nos pouces en direction de l’Ukraine.
Après avoir rejoint la sortie de la ville, nous parvenons après quelques voitures dans la ville de Galaţi que nous connaissons bien pour s’y être rendus 3 fois pendant notre épopée roumaine. Nous devons traverser la frontière moldave brièvement sur quelques 15 kilomètres pour atteindre l’Ukraine. 3 postes-frontière nous attendent…Courage.

Une voiture se rendant en Moldavie accepte de nous prendre. Nous arrivons à la frontière roumano-moldave et sortons nos passeports…Aucun problème pour les Moldaves nous conduisant, ils sont en règle. Pour notre part, un agent arrive à notre niveau et regarde Sehriban : « Il y a une page blanche dans votre passeport, ce n’est pas normal. Nous devons vérifier plein de choses, cela peut prendre très longtemps. »
En effet, après vérification, il se trouve une page blanche dans le passeport de Sehriban, à la fin, et nous ne savons pas pourquoi. L’ agent fait mine d’appeler, mais nous avons bien compris au bout de 30 minutes : Il fait durer avec l’espoir que nous lui donnions un petit quelque chose.
Il est mal tombé, très mal tombé et pour cause, même si la situation m’ennuie, j’ai tout mon temps devant moi…qu’en est-il pour l’agent ?
Au bout d’une heure, Sehriban retourne le voir, nos pauvres conducteurs attendant que la situation se résolve pour pouvoir continuer leur route…
« Pouvez-vous me rendre mon passeport » ?
« Madame, la situation est complexe. Vous avez une page blanche dans votre passeport, ce n’est pas normal, nous ne pouvons pas vous laisser passer. »
« Dans ce cas, j’appelle l’ambassade ».
« Tenez, prenez votre passeport et allez-y, mais sachez que c’est étrange. »
La situation se désamorce, il semble que l’on ait perdu une heure pour rien. Tant pis, au moins nous n’avons rien déboursé, c’est le principal. Il reste cependant 2 postes-frontière avant d’être en Ukraine…
Nos conducteurs nous déposent à la frontière Moldavie-Ukraine, et nous passons à pied sans aucun problème, après un tampon de sortie de la Moldavie dans notre passeport. Nous passons quelques mètres plus loin l’entrée de l’Ukraine, et là, c’est une comédie qui se joue.
Un agent nous tamponne nos passeports et nous demande d’ouvrir nos sacs à dos et de les vider. Nous nous exécutons. L’agent, complètement blasé de son travail, s’empare de mon couteau en me précisant que je ne peux pas entrer sur le territoire avec. Je lui reprends en indiquant que c’est un cadeau et qu’il ne sert qu’à la cuisine, qu’il est hors de question que je lui laisse. Il accepte de me le laisser.
Il s’attaque à nos huiles essentielles. Il les ouvre une par une, se permet de les sentir, m’indiquant que ma menthe poivrée sent étrangement la drogue.
« C’est de la menthe Monsieur ».
« On dirait de la drogue, c’est de la drogue ? »
« Non, c’est de la menthe ».
Il ouvre notre trousse à pharmacie et vide un part un nos médicaments et ustensiles précieusement rangés.
« Qu’est-ce c’est que ça ? De la drogue ? » m’indique-t-il en me montrant des dolipranes.
« Non, c’est des antidouleurs. »
OK, et ça, c’est de la drogue n’est-ce pas ? Il tient dans sa main de la pénicilline.
« Non, c’est des antibiotiques ».
Il remet tout en bordel dans le sac et attrape notre gourde et ose aller jusqu’à me demander si c’est une arme.
Je m’agace, la situation est surréaliste.
« C’est pour boire, une gourde, ce n’est pas une arme de destruction massive, ne vous inquiétez pas, tout se passera bien ».
L’ agent jette la gourde dans mon sac et nous dit que tout est OK et que nous pouvons partir. Il ne prend bien sûr pas la peine de regarder ce qu’il y a d’autre dans les nombreuses sacoches de notre sac, attestant de l’inutilité absolue de son contrôle, un excès pur et simple de zèle, quand on sait que d’autres personnes passent sans aucun contrôle.
Pendant que l’agent contrôlait nos sacs, j’aperçois un bus de touristes turcs se rendant en Ukraine, arrêté à la frontière pour contrôle. Je demande à Sehriban d’aller sympathiser avec le conducteur pour savoir s’il peut nous faire avancer vers Odessa, ville bordant la mer noire. Après discussions, le conducteur accepte de nous y amener, 250 kilomètres de gagnés !
Nous attendons le bus côté Ukraine, un homme tenant un petit magasin de pièce automobile et de souvenirs nous interpelle : « Hey, venez par ici, je vous offre le café » !
Nous sympathisons avec cet homme si singulier, qui nous demande s’il peut prendre une photo de nous deux et la poster sur sa page, il prend plaisir à photographier tous les voyageurs qui passent la frontière à pied, immortalisant les instants des quelques âmes vagabondes s’aventurant sur le territoire Ukrainien à pied. Il nous offre un porte-clé avec un fer à cheval, symbole de la chance pour notre voyage.

Le bus arrive…et mauvaise nouvelle, le chauffeur décide de ne plus nous prendre, les militaires leur ayant barrés la partie blanche des passagers présents dans le bus, ils ne peuvent plus nous ajouter dessus. Nous avons patienté trente minutes pour que le bus démarre…pour rien ! Cette arrivée en Ukraine est décidément vraiment fatigante.
Chose étrange, nous ne voyons, passés cette frontière, que des Lada, ces vieilles voitures d’origine russe !
Nous avançons sur la route et arrêtons une Lada verte qui nous avance jusqu’à la première ville dans laquelle nous tentons de continuer pendant une petite heure avant de planter notre tente.
L’ambiance est totalement différente de la Roumanie. Ici, les routes sont absolument explosées de part en part, nous ne comprenons pas comment il est possible de rouler sans abimer son véhicule en quelques jours.
Nous sommes enfin en Ukraine, pays souvent déconseillé par nos amis roumains, affirmant que ce pays était bien trop dangereux pour y bivouaquer, que nous pouvions nous faire tuer à tout moment. Non pas par inconscience, mais par acquit de conscience, nous sommes heureux d’être enfin arrivés dans ce pays, qui certes accuse plusieurs dizaines milliers de morts par an dans la région du Dombass, à l’Est, à cause d’une guerre civile d’origine russe, mais qui cependant semble tout à fait stable en dehors de cette zone de conflit, et cela tombe bien, nous ne prévoyons pas de nous y rendre.
Ces alertes roumaines sont similaires à celles des Hongrois qui nous affirmaient que c’était dangereux de nous rendre en Roumanie. Nous sourions en nous rendant compte que chaque voisin nous alerte sur les dangers chimériques du suivant.
Nous sommes pris en voiture par notre première rencontre ukrainienne : Sergueï.
Il est le procureur de la région d’Odessa, se permettant de rouler très vite sur les routes détruites, nous rigolons quand la police suit sa voiture et s’enfuit rapidement quand il leur lance un « coucou » de la main droite, éclatant de rire et abusant de son pouvoir auprès des autorités locales. Il nous propose de nous faire visiter sa ville, Izmaïl, un endroit complètement végétalisé que nous apprécions particulièrement, longeant le Danube.
Ayant quelques notions d’anglais, il nous invite au restaurant avec sa femme travaillant également dans le bureau du procureur. Nous passons une très bonne soirée à déguster nos premières bières et spécialités locales ukrainiennes, en présence d’un ami anglais qu’il prend soin d’appeler pour traduire nos conversations pendant le repas.

Il nous dépose dans la nature pour que nous puissions poser notre tente et nous décidons de nous cacher non loin de la route pour reprendre le stop le lendemain, c’est ainsi que nous nous retrouvons au milieu d’un champ de tournesol, bien cachés des yeux curieux.

Une bonne nuit réparatrice plus tard, nous rangeons les affaires et levons notre pouce le long de la route, il est 5H30 du matin, le jour vient de se lever, c’est le parfait moment pour commencer le stop, nous l’avons appris pendant ces 4 mois sur la route. 2 minutes plus tard, un autobus s’arrête, il se rend à Odessa, la ville que nous souhaitons rejoindre, 250 kilomètres plus loin. Il accepte de nous prendre gratuitement, c’est parti pour 2h30 de Bus-stop !
J’avais des fesses, mais ça, c’était avant l’Ukraine. Les routes sont absolument D-E-T-R-U-I-T-E-S. Vous vous souvenez de la Moldavie ? C’est une autre dimension. Des crevasses de 30 centimètres de profondeur, des bosses ressemblant à de véritables mini-collines, des fractures, séparations de routes, les routes ukrainiennes non entretenues semblent tout droit sorties d’un séisme. Ici les voitures roulent souvent à 10km/h, slalomant entre ces agrégats d’asphalte.
Le procureur nous l’avait dit lui-même : « En Ukraine, quand vous êtes sobre, vous roulez en slalomant. On reconnait tout de suite les personnes alcoolisées, elles roulent tout droit ! »
Nous sommes dans un autre monde, l’état, à l’instar de son voisin moldave, ne semble pas s’inquiéter et prioriser la dépense nationale dans la réparation des routes.

Après 2 heures 30 d’inconfort fessier et de chaleur, nous parvenons à Odessa, ville bordant la mer noire. Nous sommes décidément attirés par cette mer quoiqu’il arrive ! Après Vama Veche en Roumanie, Constanta, nous voici encore sur ses côtes ! La ville est grande, et bien que l’accent communiste soit mis en avant dans la ville comme dans beaucoup d’autres dans l’Europe de l’Est (anciens chars d’assaut, avions de chasse, missiles, etc. laissés comme musée en plein air partout dans les villes) nous apprécions la Rue Deribasovskaya, grande rue piétonne parsemée de petits restaurants locaux, de parcs, fontaines et d’animations.

Odessa possède un important centre portuaire commercial qui fournit en marchandises et matières premières une bonne partie du pays. En fait, Odessa comprend deux ports. Ensemble, ils forment un nœud de communication ferroviaire important. Les industries pétrolières et chimiques d’Odessa sont reliées par des oléoducs stratégiques à la Russie et à l’Union européenne.
La ville est un des pôles économiques les plus importants d’Ukraine, dotée d’industries agroalimentaire, textile et manufacturière. De plus, Odessa abrite un nombre considérable de marchés en plein air qui fournissent tout le pays en biens de consommation.
En raison de sa situation géographique d’ouverture aux étrangers. Elle est souvent dénommée la « Marseille d’Ukraine ».
Nous tentons de nous rendre en bord de mer pour admirer la vue, impossible, la plage est absolument bondée, les touristes se marchant dessus. Nous décidons après 1 nuit, de ne pas nous attarder ici, décision parfaitement synchronisée avec notre acceptation en tant que teachers assistants d’anglais dans une petite école maternelle dans le nord-ouest de l’Ukraine.
Le problème en Ukraine, si l’autostop fonctionne plutôt bien, c’est que le pays est très grand, et les routes éclatées. Nous devons parcourir pas moins de 900 kilomètres pour nous rendre à Ivano-Frankvisk, lieu où nous attendent les maitresses d’école.

Dans ce pays, l’anglais est très peu présent, il sera difficile pour nous de trouver des conducteurs qui parlent la langue de Shakespeare, mais heureusement pour nous, nous sommes passés maîtres dans l’art de se faire comprendre par des signes.
900 kilomètres, en France, il faut compter quelques 8 heures de route. En Ukraine, il faut facilement doubler cette durée, et encore bien plus en autostop en comptant les attentes. Et ces attentes, nous allons bientôt en faire les frais.
Nous avions prévu de nous rendre en Crimée, mais finalement nous ne le ferons pas, pour la simple et bonne raison que ce territoire est contrôlé par les Russes depuis quelques années, et cette dernière reconnait la Crimée comme Russe, alors que l’Ukraine reconnait le territoire comme Ukrainien. Gros problème donc, puisqu’il nous faut une autorisation de l’Ukraine pour nous rendre en Crimée, mais en même temps la Russie demande un Visa russe pour nous rendre là-bas. Étrange situation. Nous ne prenons donc pas le risque de nous rendre là-bas, car nous devons nous rendre en Russie d’ici peu, et s’ils apprennent que nous nous sommes rendus sur leur « supposé » territoire sans visa, il est possible qu’ils nous refusent l’entrée en Russie. C’est une hypothèse, mais je pense que ce n’est pas impossible.
Nous sortons d’Odessa au matin et rejoignons une branche « d’autoroute » nous permettant de rejoindre la ville de Ouman, à 3 heures de route vers le nord. Manquant de chance en cette journée, nous croisons le chemin de nombreuses prostituées le long de l’autoroute, nous empêchant de faire du stop correctement. Le commerce du sexe semble avoir de beaux jours devant lui dans ce pays, tant les voitures et camions s’arrêtent pour y faire monter de coquins clients. Mais si elle semble bien fonctionner, la prostitution n’en reste pas moins illégale, et pendant notre attente au bord de la route, nous assistons même à l’arrestation en direct d’un camionneur faisant monter une femme dans sa voiture.

Après 3 heures d’attente, impossible d’arrêter une voiture. La promiscuité avec les marchandes d’amour ne nous permettant pas d’arrêter de véhicule. Nous tentons encore pendant 2 heures et décidons de retourner en ville pour repartir le jour d’après sur une autre route.
Et en effet, le problème était bel et bien la présence de ces femmes, car le lendemain, sur une autre route, sans leur présence, nous parvenons à monter dans une voiture en 5 minutes en direction de Ouman ! Notre conducteur est turc, et nous pouvons donc communiquer avec lui aisément. Il nous raconte qu’après sept ans dans le pays, il trouve que celui-ci est dangereux, que les gens sont très pauvres et qu’à cause de cette pauvreté, beaucoup d’agressions sont à déplorer, qu’un de ses amis en Ukraine s’est fait poignarder dans la nuque et voler.
Il nous dépose à Ouman, une petite ville dans laquelle nous nous reposons avant de continuer la route.

Les jours suivants ne sont pas très passionnants et pour cause, nous devons avaler les kilomètres sur les routes détruites pour nous rendre dans l’école. Nous mettons 3 jours, passant par les villes de Vinnytsia, de Khmelnytskyï et de Ternopil.
Arrivés à Ivano-Frankvitsk, de retour dans les montagnes des Carpates, prolongation de celles de Roumanie, nous contactons Oksana, la directrice de l’école qui nous indique nous avoir réservé un hôtel pour le premier jour avant de rejoindre l’appartement dans lequel nous serons logés et nourris pendant la semaine de travail. Un hôtel, rien que ça. Quel plaisir de se détendre après ces dernières semaines, le meilleur moyen d’apprécier la chance que l’on a en France de dormir sur un bon matelas, de faire couler une douche chaude, c’est de voyager à pied !
Le lendemain matin, nous rencontrons les maîtresses d’école. Trois professeurs, deux managers/gestionnaires et une psychologue. Notre travail consistera pendant la semaine à assister les activités et les cours des enfants, en parlant en anglais pendant les « English days » pour leur apprendre à développer ce langage. L’école compte une quinzaine d’enfants.
Le travail est simple quand l’on est à l’aise avec les enfants. Comptines en anglais, préparations d’activités comme peinture, dessins, apprentissage ludique des noms des animaux, des chiffres, des lettres et de phrases en anglais, en immersion totale dans ce langage parfois nouveau pour ces petits enfants ukrainiens, nous aurons pu voir en l’espace d’une seule semaine beaucoup de progression chez certains d’eux. Nous commençons les matins à 9h45 et terminons à 15h00. Le reste du temps, nous sommes logés dans un luxueux et immense appartement privé et pouvons acheter ce que l’on souhaite comme nourriture, nos factures étant remboursées par l’école. Sans en abuser, nous nous sommes fait plaisir toute la semaine, découvrant de très nombreuses spécialités ukrainiennes !

Nous consacrerons une des journées à la terre, sensibilisant les enfants à l’environnement en organisant un pique-nique en forêt avec activités comme allumage d’un feu en toute sécurité, plantage de graines, etc. Les petits se montreront vraiment adorables, intéressés et motivés dans les activités. Une semaine riche en apprentissages.
Nous abandonnons les enfants en fin de semaine, récupérant un beau petit souvenir de leur part, une petite peinture avec toutes leurs mains et un message de la part des enseignantes, que nous envoyons directement en France par courrier.

Après ces deux semaines passées en Ukraine, nous sommes forcés d’écourter notre séjour pour rejoindre la Pologne, un troisième crapahuteur de 14 ans, le petit frère de Sehriban vient lever son pouce à nos côtés pendant toutes ses vacances d’été ! Ce sera pour lui sa première expérience en stop.
Depuis quelques semaines, nous apprenons l’alphabet cyrillique avec Sehriban pour pouvoir lire les panneaux en Ukraine, mais également quand nous serons en Russie et profitons de nos moments à attendre au bord des routes pour déchiffrer ces derniers et les lire. Nous sommes à présent capables de lire correctement tout l’alphabet cyrillique et avons appris la prononciation. « Київ » se lit maintenant « Kiev », et « Луганськ » se lit « Louhansk ». Sehriban décide même d’approfondir son russe en prenant des cours sur une application très complète. Il est très gratifiant de réussir à lire instantanément les panneaux aujourd’hui, et même si nous ne parlons pas russe et n’avons que des notions, c’est très utile pour le nom des villes. Car comment dire que vous voulez vous rendre à « Розкішне » (Rozkishne) si vous ne pouvez pas le prononcer ?
Avant de quitter le pays, nous sommes reçus à Lviv par Solomia, une étudiante qui nous reçoit dans son appartement pendant deux jours pour nous faire découvrir la ville et la culture ukrainienne plus en détail. L’ensemble architectural de la vieille ville est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et l’on comprend tout de suite pourquoi. La vieille ville est une prouesse à elle toute seule. Quel plaisir de se promener parmi les vieux bâtiments tous plus majestueux les uns que les autres, les églises, les musiciens de rue, la place du marché incroyablement animée. Nous sommes plongés dans le passé, et en dépit du fait que je sois un amoureux de la nature et des campagnes, les vieilles-villes sont toujours d’agréables moments pour moi. Solomia, à l’inverse du turc que nous avons rencontré, nous indiquera n’avoir jamais vu aucune agression et de s’être toujours sentie en parfaite sécurité en Ukraine (sauf dans la région du Donbass en guerre) alors qu’en une semaine à Paris, elle a subi une agression. Les endroits dangereux sont partout, il est bon de se rappeler que ce n’est pas forcément plus le cas à l’étranger que chez nous.
Nous avançons en direction de la frontière polonaise et allons vivre quelque chose d’assez spécial. Pris par un bus en stop à une dizaine de kilomètres de la frontière, nous nous sentons observés. Le conducteur nous observe, les passagers nous observent. Étrange sensation. Nous descendons au terminus dans un petit village frontalier du nom de Krakovets. Nous voulons atteindre la frontière qui se trouve à 5 kilomètres à pied.
Dans le village, nous nous faisons arrêter par un local qui nous demande de ne pas aller plus loin. Il prend son téléphone et appelle quelqu’un, puis nous laisse continuer. Nous sommes rapidement interpellés par la police de l’immigration, un jeune du même âge que moi qui nous demande nos passeports et contrôle notre identité, souriant et très aimable. Après le contrôle, nous lui demandons s’il peut nous déposer à la frontière, il accepte avec plaisir et semble heureux de pouvoir pratiquer son anglais limité.
Des centaines de voitures attendent à la queue avant de pouvoir entrer dans l’Union européenne. Solomia nous avait prévenu qu’il était habituel de patienter 5 heures avant de pouvoir franchir la frontière. Le policier nous fait passer devant tout le monde en voiture, franchit les premières barrières de sécurité et nous dépose devant la frontière tenue par des militaires. Un gain de temps de plusieurs heures.
Les militaires, tout aussi agréables que le policier, arrêtent un bus de voyageurs et nous font monter dedans. Nous ne le savons pas encore, mais nous allons patienter 3 heures à l’arrêt avant de pouvoir franchir la frontière et dire adieu à l’Ukraine.
8 Comments
Super….comme d’hab.
Bon voyage…..
on attend toujours ce blog avec impatience, il se lit comme un roman et narre bien toutes vos aventures. bonne suite
Votre récit m’a passionné bravo merci
Pingback: what reception for refugees in Limousin? - JournalTime
Thank you for your sharing. I am worried that I lack creative ideas. It is your article that makes me full of hope. Thank you. But, I have a question, can you help me?
Your point of view caught my eye and was very interesting. Thanks. I have a question for you.
Your article made me suddenly realize that I am writing a thesis on gate.io. After reading your article, I have a different way of thinking, thank you. However, I still have some doubts, can you help me? Thanks.
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