L’Autriche…le pays des montagnes. J’ai toujours eu dans mon imaginaire, un pays vert, une nature préservée, propre, montagneuse, ces petits stéréotypes volés dans quelques livres. Il est temps à présent d’aller vérifier cela par nous même.
Nous partons le matin de la ferme de Peter pour nous rendre à Ried Im Innkreis, petite bourgade autrichienne où nous accueillera la prochaine ferme dans laquelle nous comptons travailler. Il pleut, mais qu’importe, notre moral est au top et nous levons nos pouces pour ce qui s’annonce être une incroyable journée d’auto-stop. Cette fois-ci, nous décidons de ne pas emprunter l’autoroute pour pouvoir profiter des paysages allemands.
13, c’est le nombre de voitures que nous prendrons pour parcourir les quelque 250 kilomètres qui nous séparent de l’Autriche, autant dire que c’était une très bonne journée !
Arrivée à la frontière autrichienne, notre conducteur nous dépose à Brauno Am Inn, ville célèbre pour avoir vu naître Adolf Hitler (nous l’apprendrons bien plus tard).
Il est 17h00 et la nuit tombe bientôt, le dilemme s’offre à nous : Continuer et tenter d’atteindre la ferme qui se trouve à 40 minutes en voiture, ou poser notre tente et continuer demain…nous tentons le premier choix et levons de nouveau nos pouces.
Une heure d’attente pour qu’un camion s’arrête et marque notre première « mauvaise » expérience en auto-stop. C’est un homme à la chevelure hirsute, l’air amer et antipathique, qui nous indique se rendre à Vienne par le seul mot qu’il saura prononcer pendant la route : « Vienna » ! Dans la doute, je lui montre la carte et l’endroit où nous devons nous rendre, bel et bien situé en direction de Vienne, mais plusieurs centaines de kilomètres avant, la Capitale n’étant pas notre destination. Le conducteur acquiesce d’un « Yes Vienna, Vienna » et ouvre la bâche de son camion pour y déposer nos deux sacs à dos. Nous montons et l’homme ne dit mot. Il se contente de bougonner en Roumain et lancer quelques grognements de temps en temps. Pour être sûr que nous nous sommes bien compris, je lui montre sur notre carte le village (exactement sur sa route) où nous voudrions qu’il nous dépose, chose qu’il nous confirme d’un « Yes!! » agacé. Mes instincts m’ordonnent d’être sur mes gardes et je m’imagine déjà serrer le frein à main en cas de problème. L’homme fume la fenêtre fermée et c’est un réel supplice de rester assis dans cet air méphitique. Il s’engage sur l’autoroute et heureusement pour nous, il ne reste que 15 Kilomètres avant la sortie…
À 1 kilomètre de cette même sortie, je lui indique que c’est ici qu’il faut nous déposer, et stupéfaction, il s’énerve et sait très bien se faire comprendre cette fois-ci en baragouinant un anglais plus que douteux que nous parvenons tout de même à saisir : « Vous avez voulu monter dans ma voiture, maintenant je vous dépose quand je veux, vous avez dit Vienna, ce sera Vienna ». Je sens l’adrénaline monter, mais parviens à conserver mon habituel sourire. Il nous faut à présent sortir de cette voiture coûte que coûte. Le conducteur continue d’avancer et s’arrête quand je lui indique d’un ton sec : HERE STOP ! en indiquant une aire d’urgence réservée aux camions. Il se gare, agacé, et nous donne nos sacs à dos pour ensuite repartir au plus vite.
Peut-être était-ce un malentendu ? Peut-être était-ce une personne mal intentionnée ? Nous ne le saurons jamais, mais ce qui est sûr, c’est qu’il fallait descendre.
Problème de taille : nous sommes en plein milieu de l’autoroute et nous devons repartir en arrière…Ici pas moyen de faire du stop, nous sommes sur ce qui ressemble à une bande d’arrêt d’urgence géante, et devons rejoindre l’autre côté de l’autoroute. Nous nous engageons dans le périlleux mais nécessaire périple de traverser l’autoroute en courant malgré les voitures qui foncent à toute allure et parvenons de l’autre côté. Impossible de marcher le long de l’autoroute dans le sens inverse, ce serait bien trop dangereux pour nos vies, il ne nous reste qu’une seule solution : tenter d’escalader le grillage pour continuer dans les campagnes autrichiennes vers notre destination. Nous envoyons les sacs par-dessus la clôture et escaladons cette dernier pour atterrir sur les routes de campagne. Nous sommes sauvés !
Sauvés, mais pas au bout de notre chemin…Notre malin routier nous a en effet déposé 15 kilomètres plus loin que prévu, ce qui nous vaut d’engager une marche rapide avec l’espoir d’arriver avant la tombée de la nuit dans la ferme !
Avant la tombée de la nuit ? C’est trop tard, le soleil s’estompe déjà de moitié à l’horizon, nous décidons de marcher jusqu’au prochain village pour dormir dans notre tente. C’était sans compter sur l’incroyable gentillesse de Carola, notre hôte autrichienne qui devait nous accueillir le soir dans sa ferme. Nous l’appelons pour lui indiquer que nous ne serons là que le lendemain à cause de cet imprévu, et elle n’attend pas plus d’une seconde pour nous proposer de venir nous chercher. Ce soir, nous dormirons dans un lit ! Merci Carola !
Nous arrivons dans cette IMMENSE ferme, qui tire un trait net sur la taille de la précédente : nous passons de 3 hectares de terre à plus de 100 hectares ! Autant dire que du boulot, il doit y en avoir !

Carola, son mari Xaver et ses trois enfants Johanes, Clara et Martin sont touchants. Nous sommes forcés de comparer la mentalité des fermiers que nous croisons et c’est radical : là où Peter et sa famille étaient fatigués et abattus, Carola et Xaver respirent la liberté et le bonheur. La semaine s’annonce joyeuse !
Nous sommes directement admis au sein de leur famille et bénéficions d’une immense chambre et salle de bain privative, un peu de confort après ces semaines très rythmées !
Sans le savoir, je prépare une jolie grippe qui viendra me dire bonjour pendant la semaine, reliquat du virus présent dans leur famille quand nous sommes arrivés, ce qui ne m’empêchera pas de travailler dur, relativisant d’un « Il y a pire ».

Nous travaillerons pendant 1 semaine, et du travail, il y en a beaucoup dans une ferme de 100 hectares. Carola nous propose de travailler principalement dans mon domaine : le potager. La famille est labellisée en agriculture biologique et je m’adapte donc à leurs attentes concernant leur mode de fonctionnement.


Ils produisent en grande quantité principalement des céréales qu’ils vendent à des supermarchés biologiques. Ils vivent et participent au sein d’une communauté et s’échangent des produits. Par exemple, leur surplus de céréales leur permet d’obtenir du fromage, de la viande, par un système de troc !
Leur ferme dispose d’une toiture intégralement composée de panneaux solaires, ce qui leur permet d’être totalement autonome en énergie, et bien que la question du recyclage des panneaux soit un sujet très sensible, on ne peut que saluer le fait qu’ils n’utilisent aucune batterie et que l’énergie produite soit directement mise à disposition pendant la journée. Ils revendent leur surplus d’énergie aux fournisseurs d’électricité.

Xaver est mécanisé et son activité se développe principalement à l’aide de ses tracteurs et en travaillant avec son père.
Aération du sol, bêchage, désherbage, paillage, réparation de serres, baby-sitting, nettoyage de l’atelier, du poulailler, épandage de compost, de fumier, mise à mort de poulets, vidage, préparation etc. De très nombreuses tâches tout aussi intéressantes les unes que les autres agrémenteront notre semaine, non sans me rappeler mon activité en permaculture.

Une chose absolument fascinante pour moi : l’Autriche a l’un des taux de recyclage les plus élevés au monde. La grande majorité des foyers autrichiens trie soigneusement ses déchets. Le non-respect des règles de tri des déchets peut conduire à une plainte et une amende. C’est une véritable dictature écologique, qui n’est pas sans me déplaire. Un petit exemple, il existe des poubelles de toute sorte chez les particuliers : Papier, verre (à trier par couleur), emballages en plastique, emballages en métal, déchets biodégradables ou encore la poubelle pour les déchets résiduels.
Mais ce qui est le plus fascinant, ce n’est pas toutes ces poubelles, mais le fait que les autrichiens PAYENT pour déposer des choses polluantes à la déchetterie. L’éducation des habitants de ce pays est juste incroyable. En France, vous pouvez déposer gratuitement des déchets en déchetterie, et pourtant, des milliers de personnes préfèrent déverser ces derniers dans la nature. En Autriche, on vous fait payer, et pourtant, tout le monde prend soin de déposer ses affaires en déchetterie. Et puis…que dire du fait qu’un tri est effectué dans le centre et que toutes les pièces détachées sont remises à la vente à prix éclaté dans un petit magasin attenant à la déchetterie pour favoriser le recyclage immédiat ? Plastique, métal, vous pouvez acheter tout ce que vous souhaitez pour une somme dérisoire.

Vraiment, nous avons beaucoup à apprendre de l’Autriche en matière de recyclage des déchets.
Après une semaine très reposante à travailler et à manger des produits de la ferme, nous devons reprendre la route et quittons la famille autrichienne avec une seule idée en tête : nous perdre dans les montagnes !
Nous reprenons la route et sommes déposés entre les monts autrichiens, dans une ville aussi glaciale que magnifique : Gmunden. Un magnifique lac attenant à la ville me rappelant une certaine ville de Savoie, agrémente ce paysage à couper le souffle.
Nous continuons et traversons des villes tout aussi surprenantes les unes que les autres comme Bad Ischl ville dans laquelle nous serons pris en stop par une professeur de Français et de sport d’origine autrichienne qui acceptera de nous déposer dans la magnifique ville de Hallstatt, lieu de son travail. (Il est commun en Autriche qu’un professeur exerce deux spécialités.
Elle nous invite à boire un café au sein du lycée dans lequel elle enseigne. Elle nous explique détester les Asiatiques, et quand nous lui demandons pourquoi, elle nous informe qu’une filiale immobilière de la compagnie minière chinoise a construit une réplique exacte à l’échelle de toute la ville à Huizhou en chine. Ce qui fait que ce village de 1000 habitants, inscrit au patrimoine de l’UNESCO, se fait envahir par pas moins de 12 000 touristes asiatiques par jour…Soit environ 4 millions par an.
En effet, quelle étrangeté de se promener dans ce village tout droit sorti d’un conte de fées, et de croiser uniquement des personnes asiatiques…Les locaux sont exténués et ne supportent plus les visites incessantes de ces touristes.
La vision de Hallstatt est grandiose, et je comprends immédiatement que cette commune fasse l’objet de tant d’engouement. Nous ne pouvons que nous sentir minuscules devant l’immensité des titans de glace qui entourent le lac, et l’église surplombant le village ponctue ce paysage tout droit sorti d’un conte pour enfant.

Après avoir fait le tour du petit village, nous prenons conscience que l’heure passe et qu’il faut trouver un endroit où dormir. Hallstatt n’est définitivement pas le bon endroit pour planter notre tente, étant complètement enclavé entre les montagnes, il est impossible de trouver une surface plane pour y dormir. Nous levons nos pouces pour sortir du village, quand un homme d’une quarantaine d’années coiffé d’une magnifique calotte plumée de chasseur s’arrête et nous propose de monter pour nous déposer en dehors de la ville, à quelques 50 kilomètres à travers les montagnes. C’est dans notre direction, nous acquiesçons. Il me regarde et me propose une bière, que j’accepte avec plaisir.
Cette rencontre fut absolument inattendue. Chasseur, il pratique son « hobbie » pendant 4 mois dans l’année, où il ne tire les animaux que pour sa propre consommation. Il est propriétaire de nombreuses terres qu’il loue à des particuliers venant de tous azimuts et qui désirent chasser pendant quelques jours.

Visiblement très riche, il s’esclaffe et se targue d’avoir une voiture « Pas très chère, mais qui roule bien », en nous faisant une démonstration de son moteur V6 en roulant à toute allure et en indiquant que 60 000 euros, ce n’était rien, et de continuer :
– Où dormez-vous les soirs ?
– Dans notre tente, dans la nature.
Il se décompose.
– Très mauvaise idée.
– Mmh. Pourquoi cela ?
– Nous avons eu de très nombreuses altercations avec les migrants ces deux dernières années. Ils sont partout, se cachent dans les montagnes et dorment dans des tentes.
– Je n’ai pas peur des migrants.
– Ce n’est pas des migrants qu’il faut avoir peur. Ici, tu es dans une région de chasse, et nous autres chasseurs, nous tirons d’abord sur la tente, et nous discutons ensuite.
Visiblement dans cette région, les étrangers ne sont pas les bienvenus.
Ce qui se passe ensuite relève pour moi de quelque chose que je ne saurai définir. Le karma ? Le destin ? La providence ? Appelez cela comme vous le souhaitez, je n’en ai pour ma part aucune idée.
Arrivé à un croisement, le chasseur décide de nous faire descendre pour partir de son côté. Ce qui se passe ensuite est incroyable. Il me demande d’attendre, ouvre sa boite à gants, et revient vers moi en me tendant un couteau de chasse tout neuf dans son fourreau, accompagné d’un « Faites attention, et bon courage pour la suite ».
Je n’ai pas le temps de le remercier, tellement je suis bloqué sur ce qui vient de se passer. Il s’en va et reprend la route.
Ce qui est exceptionnel, ce n’est pas que cet homme m’ait donné un couteau, il s’agit d’un chasseur, et même si c’est généreux de sa part, cela n’en reste pas moins commun. Ce qui est incroyable, c’est que CE couteau, CETTE marque, CETTE couleur soit EXACTEMENT le même couteau, fabrication suédoise, que j’avais perdu lors de notre départ pour le tour du monde. C’est un couteau peu commun, et les chances de rencontrer quelqu’un qui nous offre la MÊME lame que doit être à peu de chose près nulle. C’est pourtant arrivé, et je suis toujours bloqué sur la lame que je tiens entre mes mains.

Je reprends mes esprits, toujours un peu abasourdi par ce « hasard », et marche avec Sehriban en direction d’une plaine où se tient en son bout une majestueuse montagne enneigée.

Nous plantons la tente au bord d’un ruisseau isolé, cachant notre tente aux éventuels chasseurs malvenus. Après tout, quel chasseur se promène en pleine nuit dans ce coin isolé ? L’absence de traces de pas sur le sol enneigé nous conforte dans l’idée que ce lieu est idéal pour y bivouaquer.
Nous sortons une soupe de pâtes déshydratées et allumons notre rocket-stove pour y faire cuire ce frugal repas en contemplant ce paysage surréaliste. Il fait très froid, -6 degrés, mais l’on se sent plus vivant que jamais.

Après une très bonne nuit bercée par la mélodie du ruisseau, nous plions bagage et reprenons la route en direction de Graz, la deuxième plus grande ville d’Autriche. Nous progressons par les petites routes, quittant peu à peu les monts enneigés qui laissent la place à des plaines vallonnées parsemées de petits villages et de fermes isolées.
Non loin de la sortie d’une ville où nous sommes déposés par un grand-père pas très loquace, nous reprenons le stop, quand un bus s’arrête et nous invite à monter.
– Montez ! Je peux vous déposer 10 kilomètres plus loin, mais je dois passer par plusieurs villages avant.
Un détour ? Avec plaisir !

Nous montons et nous félicitons de notre premier bus-stop et profitons de cette visite guidée ! Nous sommes rapidement pris de nouveau après ce bus par une jeune conductrice qui accepte de nous mener directement à Graz où elle travaille. Sa gentillesse va jusqu’à nous déposer au pied de l’appartement de Michael, notre couchsurfer qui nous logera pour les deux prochaines nuits !
Michael est en pleine rédaction de son mémoire et nous préférons ne pas trop le déranger. Nous décidons avec Sehriban d’aller explorer les alentours et nous promenons dans les rues de Graz.
Le soir, nous sommes conviés par Michael et ses amis à nous rendre dans un bar dans lequel est projeté un film, « Les suffragettes ».
Nous rentrons et passerons le lendemain à nous promener tout en nous reposant chez Michael.
Au petit matin, nous prenons la route en direction de Vienne, que nous rejoignons très rapidement. Nous visitons brièvement la ville, préférant rejoindre rapidement les campagnes et les villages. Pendant ce voyage, nous ne nous dirigeons pas forcément vers les incontournables, nous sommes plutôt à la recherche d’une authenticité humaine, faire des rencontres et découvrir les traditions et coutumes des lieux où l’on ne pense pas forcément à mettre les pieds. Je repense souvent à tous ces voyageurs que l’on a hébergé pendant des années et qui pensent que Paris représente le paroxysme de la culture française, en évinçant d’un revers de la main les traditions bretonnes, picardes, alsaciennes ou ardéchoises, etc.
Nous sortons de la ville, continuant vers le nord pour rejoindre la frontière tchèque, où nous passerons la nuit dans notre tente. La frontière est devant nous, Ahoj, čeština !
Petite vidéo qui retrace notre périple Autrichien :
16 Comments
Mais c’est Super! Bravo
Que de péripéties ! Hâte de lire la suite !
Que d émotions dans ce troisième chapitre.
C est un plaisir de vous lire.
On attend le prochain avec impatience.
Merci de nous suivre Michelle et Bernard, gros bisous à toute la petite famille !
On voyage avec vous sans les inconvénients du quotidien. Merci !
Et oui les inconvénients sont aussi importants ! Mais on ne retient que le meilleur !
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